Il m’a fallu du temps avant d’oser écrire ces quelques lignes que je te livre en introduction… Car pendant longtemps, j’ai préféré me remettre en cause – je devrais même dire me blâmer – et penser que c’est moi qui n’était pas à la hauteur malgré toute ma bonne volonté.
J’ai carrément repoussé cette idée pendant longtemps, mais aujourd’hui, j’ai envie de te la livrer : avoir un enfant “neuroatypique” (TDAH, HPI, TSA, DYS…), c’est en général plus fatiguant et éprouvant pour les parents et notamment pour la maman.
Alors que j’écris ces mots, je ne me sens pas encore complètement à l’aise car je ne voudrais blesser aucune maman. En effet, loin de moi l’idée de minimiser ce que vivent les mamans d’enfants neurotypiques.

Mais je dois me rendre à l’évidence quand je regarde autour de moi. Les challenges que je vis avec mes filles, toutes les mamans ne les vivent pas. Et ce n’est pas une question d’incompétence de ma part ni de choix éducationnel (une parentalité respectueuse et exempte de violence éducative ordinaire).
Oui, un enfant “neuroatypique”, de par ses particularités neurodéveloppementales, est un enfant qui va venir encore plus challenger ta vie de maman ! Alors, rien d’étonnant à ce que tu te sentes peut-être épuisée… ou peut-être même à deux doigts du burn-out. Essayons de voir ensemble pourquoi avant que je ne te propose quelques pistes de solutions.
L’épuisement et le burn-out maternel
Se sentir épuisée, c’est l’une des trois caractéristiques du burn-out maternel (ou parental). C’est un signal d’alerte qu’il ne faut pas que tu négliges. Et quand je parle d’épuisement, je pense tant à l’épuisement physique qu’à l’épuisement moral.
Les deux autres caractéristiques de ce type de burn-out ? Tu perds le goût à ton rôle de parent et tu mets en place une distanciation affective avec tes enfants. Une distanciation qui va jusqu’à la perte d’empathie à leur égard et l’incapacité à leur apporter l’attention et la sécurité affective dont ils ont besoin. Tu t’entends même prononcer une phrase du type “je ne supporte plus mon enfant”.
Si tu veux en savoir plus sur le burn-out parental, tu peux consulter l’excellent site d’Isabelle Roskam et de Moïra Mikolajcz, deux spécialistes de la question : https://www.burnoutparental.com/parent
Mais au fait, pourquoi tu te sens si épuisée ? Tout simplement parce qu’être maman d’un enfant TDAH et/ou HPI, c’est un challenge au quotidien.
Pourquoi maman est au bord de la crise de nerfs ?
Avoir un enfant, c’est épuisant. Et cela vaut pour tout parent, pour peu qu’il ait à coeur de s’occuper de son enfant et de lui offrir ce qu’il a de meilleur à lui offrir. Pourquoi ?
📌 Parce qu’un enfant c’est un être en construction, un tourbillon qui découvre la vie et que tu dois accompagner sur le long chemin de l’enfance puis de l’adolescence.
📌 Parce que tu n’es pas juste une maman mais aussi une femme, peut-être une épouse ou concubine et que tu as certainement un métier. Une wonderwoman en fait 💪
Je t’ai déjà parlé de ce sujet dans un précédent billet : https://le-metier-a-tisser.com/oui_avoir_des_enfants_cest_epuisant/
Mais là, j’ai vraiment envie de l’aborder plus spécifiquement pour toi, maman d’enfant(s) TDAH ou HPI. Voyons ensemble pourquoi tu as tant de raison de craquer…
Des tempêtes émotionnelles à tout va
Une des premières choses qui me venait à l’esprit pour décrire ce qui se passait chez ma fille aînée lorsqu’elle avait 4 ans, c’était de dire qu’un grain de sable pouvait provoquer une tempête. Alors oui, je le sais bien, un enfant de 4 ans n’est pas à même de traverser de manière raisonnée ses émotions ; c’est une question d’immaturité cérébrale – je suis la première à le dire et le répéter !
Sauf que ça a continué longtemps… et que cela arrive encore.
Pourquoi ? Parce que si le cortex préfrontal (siège du raisonnement notamment) des enfants neurotypiques commence à vraiment se développer à partir de 6-7 ans et à créer des connexions avec les autres aires cérébrales, il n’en va pas de même des enfants “neuroatypiques”. Chez eux, cela met plus de temps à se développer et puis d’autres facteurs vont rentrer en ligne de compte comme par exemple l’impulsivité chez les enfants TDAH ou encore la grande sensibilité que l’on retrouve chez la majorité des enfants HPI.
Et que dire de la gestion de la frustration… et des occasions d’être frustré-e, ton enfant n’en manque pas dans une journée !
Qui dit tempête émotionnelle dit nerfs parfois (souvent) mis à rude épreuve pour maman 😩. Pas toujours facile de rester dans une parentalité respectueuse dans ces moments-là surtout quand on est épuisée.
Un agenda de ministre
Qui dit enfant TDAH ou/et HPI dit bien souvent suivi médical et para-médical. Du médecin à la psychologue, en passant par l’orthophoniste ou encore le psycho-motricien, j’imagine que ton agenda est déjà bien rempli. Tu es même certainement devenue maître dans l’art de jongler entre les rdv, les trajets, les goûters et les devoirs… Ca aussi c’est éreintant !
Et puis il y a les activités – souvent multiples – que ton enfant veut suivre et qui pour beaucoup sont indispensables pour les aides à gérer leur hyperactivité, qu’elle soit physique ou cérébrale.
Sans compter que si tu as plusieurs enfants, c’est bien souvent toute la fratrie qui finit par être “diagnostiquée” et concernée par ces rendez-vous et activités multiples… 🌀
Ha, j’ai failli oublier aussi les petits mots dans le carnet de liaison de l’école ou les rendez-vous avec les profs, à qui tu dois sans cesse expliquer les particularités de ton enfant (sans forcément être entendue). Toutes les démarches pour faire mettre en place des aménagements en classe, qu’il s’agisse d’un simple « plan » discuté avec l’équipe éducative ou du dossier MDPH parce que tu dois faire reconnaître les droits de ton enfant et que ton budget craque !
Une autonomie qui tarde à s’installer
Si ton enfant est TDAH, alors les quelques lignes qui suivent vont te parler ! Lui rappeler chaque petite tache qu’il doit faire, l’aider à faire ses lacets, contacter les copines pour avoir une photo des exercices de maths à faire,
C’est un perpétuel exercice d’équilibriste pour trouver le bon dosage entre lui laisser assez d’autonomie et veiller à ce qu’un oubli ne vienne pas ruiner trop d’efforts. Ca aussi, c’est épuisant !
Si ton enfant est HPI, tu es certainement fréquemment déconcertée par le grand écart que tu dois faire entre l’avance cognitive qu’il peut avoir (intellectuelle en résumé) et le grand besoin de soutien et sécurité affective, qui te paraît tellement en décalage…
Que l’on soit bien d’accord : je suis un peu dans la caricature avec mes propos, car chaque enfant est différent. Mais je suis sûre que tu t’y retrouves un peu quand même 😉
Et bien plus encore…
📌 Un don hors pair pour négocier en permanence ! Encore et encore… (oui, je te vois sourire devant ton écran)
📌 Un réconfort de tous les jours à apporter parce que ton fils est le seul à ne jamais être invité à un anniversaire ou parce que ta fille s’est une fois de plus retrouvée seule à la récréation aujourd’hui.
📌 Te creuser la tête pour trouver un cadeau d’anniversaire sur les dinosaures sans que ton enfant ne connaisse déjà tout ce qu’il contient comme information.
Je te laisse compléter la liste 😉
Tu es la maman qu’il faut pour ton enfant !
Tu fais de ton mieux et c’est l’essentiel…
Aies confiance en toi <3

Alors, quelles solutions face à l’épuisement maternel ?
Je te lance quelques pistes, même si je sais pertinemment qu’elles ne sont pas toujours réalisables. Mais essaye quand même de les mettre en place au moins un petit peu ou à tour de rôle.
📌 Pense un minimum à toi
Je te propose de prendre quelques minutes rien que pour toi chaque jour et d’en profiter pour respirer en pleine conscience.
Je conseille aux mamans que j’accompagne de noter sur un petit carnet les différentes choses qui leur font du bien. L’idée, c’est de piocher dans ces idées pour s’apporter une petite pause bien-être aussi souvent que possible. Pour moi, c’est par exemple écouter une chanson que j’aime, m’accorder une pause lecture de 20 minutes ou aller marcher seule ne serait-ce qu’un quart d’heure.
📌 Priorise
Je sais que tu as probablement à coeur de faire tout ce qui est sur ta “to do list” (liste des choses à faire). Mais à l’impossible nul n’est tenu et tes journées ne sont pas extensibles.
Chaque matin, n’hésite pas établir tes priorités du jour. Par exemple 3 priorités. Et tant pis pour le reste.
Garde aussi en tête que la priorité, c’est l’humain, pas le matériel. Ton appartement est sans dessus dessous ? Tant pis… c’est de ton attention dont ton enfant a besoin ce soir. Le rangement, ce sera pour demain.
📌 Stop au sacrifice !
Souvent en tant que femme, on porte le poids de schémas qui se répètent depuis des générations : être à la hauteur dans son foyer. Sauf qu’il est temps de dire stop au sacrifice ! Non, tu n’as pas à être parfaite et non, tu n’as pas à tout assumer dans ton foyer. Délègue autant que tu le peux ! Et tant pis s’il manque quelque chose qui était sur la liste des courses car ton conjoint l’a oublié ou que les carreaux ont encore des traces après que ton fils de 10 ans se soit appliqué à les nettoyer 😉
Bien sûr, si tu es une maman solo, je sais que ces quelques phrases vont te faire doucement rire car souvent, tu n’as pas vraiment le choix que de tout porter à bout de bras. Mais cherche quand même des solutions autour de toi et n’hésite pas à demander de l’aide.
📌 Partage ce que tu vis
Tu peux partager avec un-e ami-e, avec ta famille. Mais parfois, l’incompréhension est là et tu ressors de la discussion avec un soupçon – ou une tonne – de pensées négatives sur toi-même. Dans ce cas-là, je te conseille de t’éloigner (au moins temporairement) des personnes concernées ou à défaut d’éviter les sujets tels que ton état de fatigue ou encore l’éducation…
N’hésite pas à partager avec d’autres personnes qui vivent la même chose que toi : en participant à un groupe de parole dans ta commune s’il en existe ou à un groupe facebook dédié au TDAH ou au haut potentiel. Cela fait du bien de se sentir comprise et écoutée. Parfois, le simple fait de déposer tout ce que l’on porte à travers quelques paroles ou quelques lignes permet de se sentir un peu plus léger et de repartir du bon pied.
En conclusion…
Oui, être maman d’un (ou plusieurs) enfant(s) TDAH et/ou HPI, c’est épuisant !
J’espère que tu trouveras dans les quelques idées que je viens de te partager de quoi t’aider à tenir la route pour les semaines et mois à venir.
Tu peux aussi t’abonner à ma newsletter si tu souhaites profiter de mes contenus dont l’objectif est d’aider les mamans à être dans une parentalité respectueuse, quelques soient les challenges auxquels elles doivent faire face
📧 Pour cela, rdv sur la page d’accueil de mon site : https://le-metier-a-tisser.com
Et toi, as-tu connu ou connais-tu une période d’épuisement maternel ? Partage en commentaires !
bonjour,
je m’appelle audrey maman solo de Nolan 6 ans. Tout juste diagnostiquer TDAH et HPI !
Quitte a faire les choses autant les faires à fond ( je préfère en rire que de culpabiliser)
Un peu perdu j’attend des nouvelles de l’ergothérapeute pour avoir le compte rendu avant d’avoir pleins de papier
a faire je suis tout de meme un peu stréssé mais j’essai de faire fasse voila 🙂
Bonjour Audrey et bienvenue sur le blog du Métier à Tisser !
Oui, c’est un peu le vertige quand on apprend tout cela… Ca va bien se passer. Tu n’es pas seule !
Et puis, c’est aussi un beau cadeau pour lui comme pour toi malgré les challenges que je ne nie pas 😉